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Et la joie s’éprouve – « La Réjouissance » de Stéphane Barsacq

La Réjouissance de Stéphane Barsacq, éditions de Corlevour, 2025, 192 pages.

En lisant La Réjouissance, naît une émotion première : qu’est-ce la joie au cœur des peines ? Lorsque l’auteur clame les épreuves de la vie dans les parties consacrées à Ovide, Dante, Ronsard, aux figures de la Byzance jusqu’à la Renaissance, la liste s’étire longuement jusqu’à inclure l’auteur lui-même. Grâce à des portraits souvenir d’Yves Bonnefoy, Mme Jankélévitch, Salah Stétié, Angelo Rinaldi et bien d’autres, nous apprenons sur la joie nietzschéenne qui transforme le tragique en force, sur la joie dionysiaque qui libère aussi bien qu’elle détruit.

De la douleur à la délivrance, l’homme se forge à travers ses peines comme dans l’Agamemnon d’Eschyle. Et l’auteur de se confronter à la perte des amis : des passages qui révèlent la souffrance comme connaissance.

Est-ce cette joie tragique une puissance créatrice pour l’auteur ? Assurément, lorsqu’elle se transmue en force vive, en une persévérance ardente qui délivrent l’humain de ses frontières habituelles de sa condition.

Et la joie s’éprouve.

Quelques fragments dépeignant les rencontres de l’auteur avec Yves Bonnefoy et Salah Stétié décrivent avec poésie et grâce l’or de la vie et la joie en peine.

Le livre progresse dans une langue dense, parcourue d’échos poétiques et d’entrelacs de références littéraires ; mais ce sont, avant tout, pour nous, les éclats de vie d’une constellation de poètes, de traducteurs et d’artistes, croisés au fil du destin de l’auteur, qui forment la véritable trame de l’essai.

Et la joie s’éprouve.

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