
Brice Bonfanti a déployé son quatrième cycle des « Chants d’Utopie » entrelaçant histoire et mythe sans pour autant les distinguer.
D’une quête mystique et cosmique, ses mythes incarnent l’espérance et la transformation, la contestation et le lieu heureux, l’UN reliant les traditions ancestrales avec des problématiques contemporaines, en posant le mythe, ainsi, « hors du temps ».
Utopie, sa langue-chant est avant tout Amour, une forme de renaissance, une réinvention d’un monde nouveau.
Commencement, les vies de sa poésie de « tous uns » viennent avec la mer, et son flux bouleverse le verbe par son lexique libre et flottant.
Organisée autour d’une quête du commun, la langue panhumaine de Bonfanti a pour horizon la version d’une langue nombrée représentant un procédé révolutionnaire. Le poète œuvre aux utopies de la pensée grâce à une langue d’unité primordiale, une langue des nombres et du « Transêtre » portant en soi une explosion au cœur même du signe.
Fruit d’un éblouissant travail, la forme de ces chants nous évoque la langue « zaoum », à l’instar du poète Velimir Khlebnikov, composée de séries de collages, d’associations de mots autonomes ainsi que de néologismes.
Sa poésie sonore produit du bruit et exprime révolte. Les mots coulent dans la mer bonfantienne, et la mise en scène d’une page devient un tableau en mouvement.

Brice Bonfanti, Chants d’Utopie, quatrième cycle, Sens & Tonka, octobre 2025, 216 pages, 19,50 €