
Avant de peindre sur une toile blanche
Elle est remplie de terres rouges
De la genèse de l’œil
D’un œil sortant d’une chute.
Le lendemain, la naissance des couleurs
Et le rideau tombe
Des nuances montent
Un code agit la vie
Visages poudrés en vert-marron apparaissent –
Troublés par une main –
Illuminent des traits bronze-cuivre
Laissés dans l’abandon d’un ciel de sphères en vague
Une main frénétique près du soleil
Du soleil au sol
Des traits d’un rayon brûlent d’une ocre jaune
Tels les capitules blond-brunâtre du tournesol
Éclairent le bleu-orange et le rouge-vert.
Toile où abritent des pinceaux étoiles en bleu cobalt
Écho de blé d’or des champs
Terre en reflets émeraude
Voiles de glycines pendues aux murs
Heurt de vert et de violet
Racines de l’être devant la promenade des fuites.
Dans les hauteurs
Les lierres embrassent la quiétude
Dans les hauteurs de bleu de Prusse
Auprès des pêchers roses en jeunes bourgeons
L’œil
Errant dans les tissus des ruelles
Écoute
Le feu des tournesols à tête fière
Voisines des pointillés orange-vermeil
Dans les hauteurs
L’œil se repose
A l’ombre d’une haute tige rugueuse
Traits -voix, voix- traits
Un soleil tombe au sol.