
Un vent monte, une lune redescend. Une feuille se rue, égale à une complainte dont la fougue ferme un bouton de lys.
Lune est visage. Visage exalté par des cheveux qui enchaînent le vent. Dans l’océan de nuit où voguent des perles d’argent, miel de l’esprit, chaleur d’un ghazal, vent, visage et face lunaire se cherchent.
Clameur, le vent-mélodie se lève contre la poussière des pensées, dessine les traits d’un visage ovale rimé d’une lune éclatante.
Vent déterminé marche sur les allées des joues coquelicots, dans l’espoir de les voir. Retour d’un cœur fidèle, la Lune-visage et le Visage-lune arrivent attachés. Bouches sucrées et orbite de pupilles, le vent les emporte.
Un air de mouvement, une haleine brûlée de tendresse découvrent l’arc des sourcils, l’odeur des amants, le miroir des yeux. Le vent s’assoit, fleure et dénoue leurs faces cachées.
Se perd, alors, toute connaissance du passé et du futur et, en un instant, tout s’absorbe par un ravissement.