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Un an déjà – entretien dans la revue italo-albanaise Fenix pour « La Cime ne me contredit pas »

« Pour pouvoir grimper, il faut produire une rupture ! »

 La cime ne me contredit pas – Essai de liberté esthétique, Fauves éditions, avril 2021, préfacé par Alain Santacreu, en quatrième de couverture, Basarab Nicolescu.

Thoma Jance  –  « La cime ne me contredit pas », c’est votre troisième livre depuis la parution de « Nimbes » chez Fauves éditions (2018) et de « Surface suivi de Case-ciel » aux éditions du Petit Véhicule (2019). Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre dernier livre ? Comment est-il né ?

Arta Seiti – Il est né dans un acte de résistance, comme un chemin de connaissance. L’abîme comme un point primordial de l’origine de l’être, un lieu sombre et lumineux à la fois, est une résonance de création, une capture d’une allégorie secrète de l’enfance, mais, avant tout, un risque comme une attaque afin de créer. Une capture des émois d’une ascension, un combat que j’ai cueilli comme une image, un parti pris esthétique où je ne préconise pas l’appartenance mais l’engagement. Je me suis lancée dans les bas-fonds de l’âme pour produire les couleurs des cimes, des éclairs, des villes-dentelle, du vide qui n’est pas le néant, des lieux mythiques, des symboles en écho avec une course-poursuite qui s’articule avec la vie collective, loin de toute  défaite. Un pacte avec le sublime et l’étrangeté à la fois.

Thoma Jance – Quelle lecture faites-vous de la métamorphose dans votre livre ? Le passage des chambres blanches à la Camera obscura est initiatique en un sens, avec des moments de flamboiements, un lexique extrêmement riche de l’ordre de l’opération alchimique.


Arta Seiti – « L’imaginal » de mon écriture est un monde intermédiaire, une « imagination créatrice » à l’instar de Henry Corbin. Quant à la nature que je dépeins, j’évoque Naturphilosophen, le courant dominé par le romantisme allemand notamment Schelling. Une explication fortement marquée par la pensée de Spinoza dans Natura naturans, le concept de l’auto-génération de la nature. Cette unité essentielle, je la perçois dans la rencontre entre « le hêtre et l’être » et les intimités végétales des étages montagnards.
Pour pouvoir grimper, il faut produire une rupture.
L’image de la Camera obscura m’a-t-elle envoûtée, ainsi, dans la scansion du processus de l’écriture, qui se déroule en même temps, comme s’il est en train de se produire dans ce livre. Camera obscura constitue, particulièrement, un appareil de perspective de l’œil, une métaphore du renversement, la chambre voilant les rapports réels. Le dédoublement est également présent dans mon écriture, dans le sens où je plonge dans l’abîme, et je m’affronte à une « blancheur » qui me protège et me rend libre à la fois.
Thoma Jance – Je vous remercie pour cet entretien et souhaite une longue vie à votre écriture.

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