Jambes insaisissables
Incontrôlables
Visage méconnu
Mes bras élevés
Torse, cri et castagnettes
Tournoient sur un rythme vif
Envahie du son du tambourin
Je me détache du venin d’antan
J’affronte la folie par la folie
Commence ainsi un rituel
D’un mouvement effréné
A moitié dépouillés
Mon corps et moi
Ne sentons plus la pesanteur
Joie souveraine et cérémonielle
Viens m’aliéner
C’est une belle folie que je soigne
Par la tarentelle
Scène envoûtante
Vertige inventif
« Pizzica » jouée sur six octaves
Plonge-moi dans ce bal endiablé
Hâte, tourbillon, frisson
Invite-moi à danser encore et encore
Empare-toi de moi
C’est la « Notte della Taranta »
Et mon regard s’est arrêté dans les Pouilles
En Calabre
Dans le sud de l’Italie
Là où une femme danse
Jusqu’à épuisement
Pour guérir du venin de la tarentule.
Mes bras s’allongent vers ces terres
Peu à peu
La respiration me guide vers ma chambre
Allongée
Paupières closes
Muscles point extenués
La morsure est en passe de se dissiper.