Les vagues ondulent
Mais silence !
La mer est calme
Mais silence !
Onde et résonnance
D’une respiration,
D’une matière qui se souvient
Comme la mémoire des parois rocheuses
Et du tapis de mousse vert gris,
Soudain surgit un monde intermédiaire
Et ma volonté prend chair
Soudain le désir s’incarne
Et s’éveille
Ô battement qui arrive
Ô furie inspirée
D’une couronne de myrtes et de roses
Bienfaitrice de mon âme
Quelle est cette félicité
Vouée à un souffle sourire
Troublé par l’enfantement
D’une imagination tournoyante
Fuyant en larmes
Rêvant gaiement ?
Aube jaune éternelle
Déchire le tissu des épaisseurs gris
Insuffle les effluves diaprés
Du secret d’un retour,
Je m’élance vers les mêmes points
Traçant des mots suspendus
Prêts à s’éclore,
J’effleure l’écorce argentée des bouleaux
Pour extraire l’unicité d’un air
Du chant des chanterelles
A l’abri du chèvrefeuille corail pâle.
Parole impossible
Des traces de mots
Des traces de regards
Silencieux d’une tension indicible
S’écoulent d’une source secrète
Ô désir tendu
Scansion de rêve
En passe d’advenir
Ô chant et condition
De la poésie,
Couvrez-moi
D’une robe étincelle de vers
De refrains éclairs ondulants
Attente mutine
Perce le silence
Joue ta symphonie amoureuse
Des cadences
Comme une incursion enchanteresse
D’une fête de printemps,
Véhément élan éperdu
Et la muse vient
Et m’embrase.