
« Aréthuse se rapprocha de l’épaule de l’homme et voulut se promener par ce beau soleil avec lui pour savourer cette nouvelle vie. Au milieu des feuilles, des arbres, communiquer avec toute la forêt, tous les animaux. Tenir entre ses mains, sous la voûte des arbres, des nids d’oiseaux ; comprendre les paroles de leur chant. Tous les sons de la nature. Saisir l’âme de cet univers inquiétant et merveilleux. Entendre le fond d’une grotte, l’eau du ruisseau. Tous les sortilèges.
Même la langue des tortues et des grenouilles. Des aigles. Tout ce monde ouvert devant elle.
L’appel de la forêt.
Sur une pente boisée
Bourdonne l’abeille
L’aigle glatit
Le bélier blatère
Le chevreuil hardi brame,
Sur une herbe noyée
La grenouille coasse gaiement
Au passage d’un lièvre qui couine
L’âne pourchasse les mouches
Qui bourdonnent à leur aise
Devant la babillerie des oiseaux. »
Extrait de » Surface » suivi de « Case-ciel », Editions du Petit Véhicule, octobre 2019