
De mon œil ardent d’endormie
Je frissonne dans ce lavoir
Cloche empourprée de grêle
Je flotte comme
Dans le passé
Un vol de mouettes au bec rouge
Me frôle
Les mouettes rieuses ricanent
Dans ce jardin à plumes
De mon lit de nymphéas
Du bassin d’iris et de nénuphars
Je ne souhaite point en guérir.
«Ensorcelée» par les chroniques normandes
A l’affût de ce jardin d’eau
Mon corps se repose
Dans cette masse de couleurs
Auprès de glycines mauves
De flambées de fougères de Kalmia
Dans mon fortuné jardin
Sous la flamme des capucines exubérantes
Patrimoine de ma vie
Mon œil explose de teints rose et orangé
Chauds et denses,
Point de soupir à ce sort.
Tout bas
Je guette toujours
Mêle les agapanthes
Dahlias géants
Pommiers et cerisiers
Farouche œil
Impitoyable
Et étincelant,
Brumeux de cette peinture
Fête vermeille !
Ô sacrilège bassin
Effroi ce froid
Mon œil incendié
Frémit.
Oscillement à mes oreilles
Le timbre d’une onde
Me traverse
C’est toi.