
Une « insurgée albanaise », « une citadine » des années vingt, et une « femme orthodoxe », me font miroiter l’univers de mes origines.
Un retour au semblable que je heurte au Salon du livre Balkanique, à travers un chant, un poème albanais de Agolli… un air commun chargé d’émotion et de sacré.
Une forme « d’inquiétante étrangeté », – Unheimlich – le célèbre concept freudien.
Un souffle romantique qui me rend nostalgique. J’entends les chants, contemple les danses de la Thrace, en grec, en bulgare, en albanais …

Les cartes postales à la main, j’oublie que les écrivains roumains sont l’invité d’honneur du Salon du livre.
Un univers qui sort de l’ombre, presque magique, provoque une inquiétante étrangeté. Tout me semble confidentiel, secret et, pense à l’origine de cette angoisse.
Je quitte l’ombre de la salle, goûte du vin rouge albanais, des gâteaux salés roumains. Le chant de l’amoureux qui parle au pommier, pour déclarer la flamme à sa bien-aimée, retentit encore.
Je porte avec moi toute la péninsule.
Je réfléchis au sentiment qu’émane en moi l’inquiétante étrangeté …
Peut-être la ressemblance !